II - Les Amérindiens du Nord

  A l'époque précolombienne, les terres semi-arides ou désertiques du Nord mexicain n'ont pas favorisé le développement de grandes sociétés agricoles, contrairement à ce qui s'est passé en Méso-Amérique; Si ces vastes territoires étaient parcourus  par des populations nomades de chasseurs-cueilleurs, la découverte d'importants centres urbains comme celui de Paquimé (photo) dans l'Etat du Chihuaha au Mexique a

néanmoins relancé le débat archéologique contemporain sur une aire culturelle Mexaméricaine. En effet durant l'époque pré-hispanique , ces terres arides ont été parcourues par des populations nomades (les Chichimèques ou peuples-chiens dont faisaient partie les Aztèques à l'origine) alors que les régions humides du Sud étaient mises en valeur par des civilisations d'agriculteurs sédentaires qui avaient su domestiquer le maïs.

   Le Nord du Mexique et le Sud-Ouest des Etats-Unis sont néanmoins parsemés de cités en ruines souvent troglodytes qui ont longtemps alimenté l'imaginaire des conquérants espagnols à la recherche des sept cités de Cibola et de l' El Dorado. A propos des ruines pré-hispaniques de Paquimé, les chercheurs mexicains voient dans cette cité bâtie en briques d'argile crues le coeur d'une civilisation qui a rayonné sur le Nord du Mexique actuel et les quatre Etats actuels du sud-Ouest des Etats-Unis que sont l'Arizona , le Nouveau-Mexique, le Colorado et l'Utah. Les archéologues américains préferent considérer Paquimé comme un bastion méridional de la culture Pueblo, comme par exemple les sites de Pueblo Bonito / Aztec (Nouveau-Mexique) ou Mesa Verde (Colorado) - voir video, en anglais par contre !.

  Cette fois-ci, pour ne parler que des Etats-Unis, l'opinion commune affirme que ce pays ne compte pas de vestiges archéologiques monumentaux, mis à part les cités "Pueblos" comme Aztec ou Mesa Verde dont les maisons en torchis et en briques d'argile crues s'entassaient sous de vastes porches rocheux et attirent des touristes du monde entier.

  Pourtant même les communautés autochtones nomades ou semi-nomades des Grandes Plaines ont imprimé leur marque sur le territoire : au fur et à mesure de la conquête de l'Ouest, les Européens ont ainsi découverts des milliers de monticules de terre (les Mounds) dont on ignore encore la fonction comme pour celui par exemple du Great Snake Mound du comté d'Adams (Ohio)(photo).

  Plus au Nord, d'autres populations amérindiennes avaient établi des relations presque symbiotiques avec leur environnement. C'est le cas de communautés en grande partie sédentaires qui habitaient la zone du bison entre le Mississippi et les Montagnes Rocheuses. Cette région constituant un des plus grands herbages naturels du monde, abritait des troupeaux de millions de bovidés qui fournissaient nourriture, vêtements, outils en os et en corne ainsi que les matériaux de construction (pour les tepees) aux habitants de la prairie.

  Sur les côtes de Californie du Nord, de l'Oregon et de l' Etat de Washington, c'est le saumon qui constituait le centre de l'alimentation et de la culture indigène.

  De part et d'autre des Grands Lacs, des tribus clairsemées chassaient le renne nord-américain (le caribou) à coups de flèches en pierre taillée et d'épieux de bois durcis au feu.

  Cependant, sur ces vastes étendues, la densité de population était faible, même si les évaluations varient selon les sources entre moins d' un million d'habitants et plus de 12 millions !

   Mais à l' heure des connaissances actuelles cette conception certes interessante a été dépassé par les récents travaux d'anthropologues et archéologues qui démontrent que de plus grandes civilisations urbanisées, agricoles et architecturales ont existé en Amérique du Nord.(Grande pyramide de Monk's Mound, Cahokia)

    Les références pour ce chapitre sont tirées du même livre que le chapitre précédent (cf : les grandes aires culturelles précolombiennes) les photos sont tirés de google images également et la video de la série de documentaires réalisées par Kevin Costner "500 nations" (youtube)